Lors des
rites matinaux et du petit-déjeuner, j’apprécie une dernière fois la
température douillette et confortable de l’appartement. Les papilles mémorisent
la saveur douce et sucrée de l’ananas de Thaïlande. A huit heures trente nous
procédons à la réception au check-out avec le svelte et séduisant Boh dont la voix
douce et cristalline contraste avec celle des hommes européens. Nous nous
dirigeons avec les bagages vers la station de métro Sukhumvit où Patrick achète
deux billets au distributeur automatique à huit heures quarante-cinq. Nous
transitons à la gare de Makkasan à neuf heures cinq. Dans l’aéroport Suvarnabhumi, nous effectuons
l’enregistrement au guichet de la compagnie « Swiss ». A neuf heures
quarante-cinq, un superbe et prestigieux serpent Nâga ondule dans le hall parmi
les voyageurs en partance. Nous nous rendons au contrôle des bagages. Entres
autres directives, il convient de déhousser l’ordinateur portable et de le
déposer individuellement dans un bac plastique. Quel formalisme !...
Quel contraste avec la partie décontractée de l’aéroport où le Nâga évolue et
celle du contrôle de sécurité où les sourires et l’accueil courtois ont fondu dans
le flot des règlements internationaux. Une demande échappe à ma compréhension
auditive. Devant ma transgression involontaire, la jeune contrôleuse thaïe du
pays du sourire aboie brutalement contre moi en prononçant avec violence et
exaspération le mot « shoes » « chaussures » tout en
pointant son doigt vers mes pieds. Je suis perturbé par cette attitude. Je
quitte mes chaussures, je les dépose dans une bannette que je glisse sur le
tapis de l’appareil à rayons X. A l’étage inférieur, au moment de passer le contrôle
des passeports, je m’aperçois que j’ai oublié un sac après l’inspection mouvementée
des bagages. Il me faut suivre à nouveau tout le circuit pour aller le
récupérer et détailler le contenu avant de pouvoir en prendre possession. Après
ces péripéties, munis de nos cartes « Priority Pass », nous entrons dans
le « Miracle Lounge » vers dix heures quarante-cinq. Grâce à la
connexion Internet offerte, je publie sur le blog Siam les photos au format
réduit de la journée d’hier. Je me rends ensuite au Starbucks de la coursive B pour
effectuer quelques emplettes. La jeune Kessarin, dont l’attention est monopolisée
par la lenteur du client précédent, encaisse à onze heures trente-quatre le
montant de deux scones aux pépites de chocolat, d’un croissant au fromage fondu
et d’un café Mocha. Nous déjeunons dans le lounge où un mini-buffet est gratuitement
à disposition. Je savoure tout d’abord le croissant au fromage. Patrick opte
pour quelques petits sandwiches pain de mie fromage. Je croque ensuite des
têtes de brocolis et des rondelles de concombre agrémentées d'arachides toastées et d’une sauce blanche
à base de mayonnaise. Je sirote le Mocha en dégustant deux petits pains aux
raisins libérés de leur substance gélatineuse sucrée. Vers midi trente, l’entrée
du lounge est photographiée avant de nous rendre en salle d’embarquement C3. A
treize heures cinq Airbus A340 où nous avons pris place décolle du sol de la
Thaïlande. Un vol d’une douzaine d’heures commence. Je débute la lecture du
livre « Indochine – Un rêve d’Asie » acheté chez François Doré. Patrick
regarde successivement cinq vidéos durant le temps de vol, projetées sur l’écran
personnalisé incrusté dans le dossier du siège avant. Des collations sont ponctuellement
servies. Je bois de l’eau chaude à deux reprises. Quelques turbulences secouent
l’appareil de temps à autre. Les scones sont savourés au cours du voyage. Nous atterrissons
à l’aéroport de Zurich à dix-neuf heures trente, heure locale. A Bangkok il est
deux heures trente du matin la journée suivante. Une rame interne à l’aéroport conduit
les passagers vers l’aire des bagages. Nous bifurquons à droite à la sortie du
train pour joindre le vol de correspondance. Patrick se restaure avec une
banane achetée chez « Marché Bistro » dans l’aire d’embarquement. Ce seul fruit
revient à un franc cinquante-cinq, soit environ soixante bahts, le prix moyen d’un
smoothie en Thaïlande. A vingt-heures quarante-cinq, l’Airbus A320 dans lequel nous
avons pris place décolle. De nombreux sièges sont vacants, contrairement au trajet
aérien précédent où le vol affichait complet. L’avenir touristique de la
Thaïlande est assuré. A vingt-et-une heures trente-cinq, l’appareil se pose sur
le tarmac de l’aéroport de Genève Cointrin. Une fois la valise récupérée, un
taxi nous prend en charge et nous dépose après vingt-deux heures quinze devant
le dôme. Contre toute attente, nous constatons la présence de nombreuses
caravanes autour du magasin. La température oscille autour de 13° dans le dôme ;
ce matin, dans le « chez nous » à Bangkok, elle oscillait autour de 27°.
Une seconde couette est glissée sur le lit avant de rejoindre Morphée pour une
nuit en décalage temporel entre la France et le Royaume du Siam…
Thailande 2016
vendredi 4 mars 2016
Bye Bye Thaïlande
Un ciel nuageux recouvre Bangkok de ses traces humides. Les
activités humaines reprennent leur court après l’intermède de la nuit. La
chaleur n’a pas quitté les rues poussiéreuses. Nous quittons l’hôtel Citadine
pour prendre le Métro à la station Sukhumvit jusqu’à Makhasan. Nous prenons l’Express
Sky Line qui nous conduit à l’aéroport.
Après le contrôle de la douane qui nous reprend notre
formulaire d’immigration, le policier nous tamponne notre passeport pour le
départ. Notre visa échoit aujourd’hui. Bye Bye Bangkok… et la souriante
Thaïlande. Nous attendons dans le Salon VIP l’embarquement dans l’avion. Le
départ est prévu pour 13h05 jusqu’à Zurich, un vol de douze heures trente sans
escale.
Les passages sont entassés comme dans une bétaillère, 8
personnes par rang. Pendant le trajet qui s’effectue essentiellement de jour,
je visionne cinq films et André se plonge dans le livre sur l’Indochine. Le
premier est Star War VII, puis Pan, ensuite The Danish Girl, suivit de The
Martian et enfin Hunger Gamer.
Nous atterrissons à Zurich vers les 19h30. L’aéroport est
froid, impersonnel et vaste. Il faut marcher longtemps pour prendre notre
correspondance à 20h40. Il n’y a même pas de sièges pour attendre le vol.
Heureusement, le vol pour Genève dure moins d’une heure. Un taxi nous apporte
au Dôme. Nous revoilà en Hiver.
jeudi 3 mars 2016
Sur les traces de Jim Thompson et Germaine Krull à l’hotel Oriental Bangkok…
La caverne d’Ali
Baba de nos mémoires et les papilles gustatives nous invitent à déjeuner chez « Saras
». Patrick déguste un « Cheese Masala Dosa ». Je me régale avec un « Raj
Kachori » et des « Daal Tadka ». Tout naturellement nous nous
rendons ensuite au Coffee Mandarin Oriental au centre commercial Emporium. Siwaporn
nous accueille avec le sourire vers treize heures. Cette fois, les papilles
gustatives, baignées par la saveur d’un café Mocha à la légère amertume
cacaotée, sont enchantées d’être chatouillées par les notes douces d’un Sacher et
d’un Tiramisu. Je feuillette un livre sur l’histoire de l’hôtel Oriental de
Bangkok. Les quatorze heures s’annoncent quand nous quittons ce lieu de
bien-être. Une rame du train aérien nous dépose à la station Asoke. Une
information relative au problème sur le réseau du mercredi 24 février se
dévoile aux usagers. Après un passage au Citadines, nous nous rendons à la
station « Saphan Taksin » en prenant tour à tour le métro et le train aérien. Nous
longeons « Charoen Krung Road ». A l’angle avec Silom Road, nous
découvrons le gratte-ciel de la « State Tower » qui abrite l’hôtel « Lebua ».
Nous bifurquons à gauche dans « Oriental Avenue » pour joindre un
lieu de charme d’une époque coloniale révolue. En leur temps, de grands
voyageurs et des écrivains traversèrent les continents avec leurs malles pour
venir séjourner à l’hôtel Oriental sur
les rives du fleuve Chao Phraya à Bangkok. En 1947, suite à une persévérance intuitive,
Jim Thompson, Germaine Krull et quelques autres personnes achètent l’hôtel qui
tombe lentement en désuétude après sa dernière occupation par les japonais. Une
des plus célèbres institutions de toute l’Asie reprend vie. Aujourd’hui, grâce
notamment à Jim et à Germaine, nous entrons dans cet hôtel chargé d’histoires
inspirées. Après seize heures trente, nous naviguons sur une soixantaine de
minutes de bien-être à la terrasse du café Verandah au bord du fleuve. Je prends
quelques photos de bateaux typiques et de l’hôtel avant de siroter un smoothie
aux fruits. Patrick se délecte avec un thé noir « Marco Polo » des
frères Mariage. Sittichai veille à notre confort. Nous retournons ensuite tranquillement
au niveau de la State Tower où nous montons dans un Tuk-tuk à destination du parc
Lumpini. La circulation est dense et il faut plus d’une demi-heure au
conducteur avisé pour nous déposer à l’entrée du parc. Durant le trajet Patrick
remarque une Ford Fiesta blanche qui fonctionne avec une clef à remonter comme sur
certains mécanismes horlogers. Je prends une photo du trafic alors que le
tuk-tuk est arrêté dans le flux sous la structure du train aérien proche de
notre destination. Le chauffeur reçoit les trois cents bahts convenus ; il
est enchanté. Des « wai » sont échangés. Une rame du métro nous
dépose à la station Sukhumvit vers dix-huit heures trente. Des entrailles de
Bangkok, devant l’entrée
du centre commercial Terminal 21, les escalators déversent sans discontinuer
des flots de voyageurs arrivés par le métro. Nous dînons chez « Secret
Recipe ». Un velouté de courge, des lasagnes végétariennes aux épinards et
aux trois fromages …et un smoothie à l’ananas composent la partition du menu. Un
achat d’ananas est effectué sur Sukhumvit Road. Depuis la passerelle aérienne, à
la nuit tombée, nous constatons le continuel flot lumineux des véhicules en
contrebas. Nous arrivons au Citadines après dix-neuf heures trente. Dans l’ascenseur,
nous bavardons avec un couple ; la dame est née au Cameroun et son
compagnon vient des Etats-Unis d’Amérique…
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